le château de Saumane et les « nego chin »

Sortie au Pays des Sorgues et Monts de Vaucluse :
Rencontre avec la counfrarié di pescaire lilen, et visite du château de Saumane.

Rendez-vous, en fin de matinée, au restaurant du golf de Saumane, au cœur des Monts de Vaucluse, à une lieue de la célèbre Fontaine de Vaucluse.


Dans un salon du club-house, découverte de la Counfrarié di pescaire lilen dont les origines remontent à Raymond VII, comte de Toulouse, marquis de Provence, en 1237.
Présentation, détaillée et fort intéressante avec vidéo-projection de Sauveur Romano, par Alain Nicolas, ancien président, et Alain Prétot, dernier constructeur de négo-chin (noie-chien) : barque emblématique de la Sorgue à fond plat. Aujourd’hui, il y en aurait 2 à 300 sur la Sorgue ! Ce bâteau en épicéa de 5 mètres de long demande une trentaine d’heures de travail et Alain Prétot en a construit 133 en 40 ans. Son prix est de 900 euros environ. Alain Prétot les construit avec passion – ce n’est pas sa profession – dans son garage-atelier au cœur de la vieille ville de L’Isle-sur-la Sorgue. Il tient son savoir d’anciens pescaires et l’a transmis à un jeune confrère, « Gilou », qui commence lui aussi à en construire. La relève et donc assurée…
Tous deux ont ensuite abordé la pêche traditionnelle sur le bassin des sorgues avec différentes techniques : araignée, carrelet, nasse, bouteille et fichouire qui a les faveurs des confrères et enfin les joutes nautiques qui se pratiquent encore aujourd’hui sur la Sorgue et qui sont différentes des givordines et des languedociennes.
Chaque année, la Confrairié di pescaire lilen organise le troisième dimanche de juillet une pêche d’antan et le premier dimanche d’août un marché flottant et vénère par une procession Notre-Dame de la Sorguette qui a sa chapelle dans la collégiale baroque l’isloise Notre-Dame des Anges.

Après le déjeuner au restaurant du club « Les fontaines du Gerfaut », le cortège des voitures s’est dirigé vers Saumane pour atteindre le château-forteresse du marquis de Sade, aujourd’hui propriété de la communauté de communes du Pays des Sorgues et Monts de Vaucluse.

Sur le plateau de Saumane, avec une esplanade offrant une magnifique vue sur la vallée jusqu’aux Alpilles, le groupe a été accueilli pour une visite exceptionnelle et privée par Xavier Feuillant, directeur de l’office de tourisme intercommunal, et Fabien Quézel, responsable du château.
D’emblée, nos guides diront : « On comprend tout de ce château mais il y a des singularités car son architecture bizarroïde remaniée à travers le temps par les différents propriétaires, le rend unique, représentant 600 ans d’histoire et même plus. »
En effet, il offre un panorama de l’architecture monumentale du Moyen-Age avec ses fortifications castrales et son système défensif, à nos jours avec une orangerie du XXème siècle qui jouxte une façade Renaissance. L’intérieur est tout aussi disparate et de bon goût car on est dans un château. Tout est majestueux de belle facture et original attirant la curiosité des visiteurs avec différentes salles, galeries, grande montée, grand salon et chambre rouge, surnommée « la chambre du marquis » , mais on ne possède aucune preuve, avec des décors peints des XVIIème et XVIIIème siècles.

A l’issue de cette journée, le président Daniel Morin a donné rendez-vous aux adhérents pour le dernier événement de l’année : une veillée calendale au coin du feu au restaurant les Ombrages à Montfavet le vendredi 30 novembre à 19 heures 30.

 

Extraits vidéo de la sortie

anniversaire : 10 ans déjà !

Dans la vie, il est important de fêter les anniversaires.
Dix ans pour une association qui fait référence à la mémoire c’est peu car « faire mémoire » c’est se rappeler en remontant le temps mais dix ans c’est jeune, et de mémoire nous passons à aujourd’hui notre temps.
Et avec Mémoire, que de souvenirs déjà en une décennie. Que de bons moments passés ensemble ! Que de découvertes et de visites plus intéressantes les unes que les autres dans tous les domaines car à Mémoire on cultive l’éclectisme.
Ainsi pour fêter dignement cette première dizaine, le bureau a mis les petits plats dans les grands, normal, me direz-vous, dans une école hôtelière et quelle école ! celle de la Chambre de commerce et d’industrie d’Avignon et de Vaucluse, qui a formé depuis 50 ans cette année (encore un anniversaire) des dizaines et des dizaines de chefs sous la houlette des Maîtres cuisiniers de France.
C’est dans le cadre du « Restaurant Ô saveurs » que 120 adhérents et amis ont apprécié dans une ambiance conviviale fort sympathique un menu-dégustation « provençal » se déclinant en quatre chapitres, arrosé d’une sélection de vins de Côtes-du-Rhône, élaboré par Michel Receveur, président des Maîtres cuisiniers de France, ancien chef de l’Ecole hôtelière, et réalisé par le chef Christian Leroy et ses élèves.
Cette soirée, entrecoupée d’interventions de notre président Daniel Morin, s’est achevée selon la tradition par un gâteau d’anniversaire, un fraisier aux délices de Carpentras, agrémenté de fusées étoilées.
Tous nos chaleureux remerciements aux élèves -cuisine et salle- ainsi qu’à l’ensemble des personnels de l’École Hôtelière d’Avignon mobilisés pour cette soirée.
Il est important dans la vie de savoir où l’on va mais il faut toujours se « remémorer » d’où l’on vient, c’est la vocation de l’association Mémoire qui met le cap vers d’autres aventures et va écrire une nouvelle décennie tout aussi riche en découvertes !

Cadenet et Lourmarin

Ce samedi 11 mars, un soleil quasi estival nous accueille d’abord à Cadenet, notre première halte dans les collines du Sud Luberon.

Au programme,
la visite du musée de la vannerie, dont Valérie Hérault, animatrice et adjointe du patrimoine, nous ouvre toutes grandes les portes. Les corbeilles et paniers qui ornent le blason de la ville témoignent encore de l’importance de cette activité qui connut son essor au début du XXe, et qui occupait environ le quart de la population locale, que ce soit à la maison ou dans de grands ateliers. L’osier fourni naturellement par la plaine marécageuse de la Durance fut bientôt complété par le rotin importé des forêts tropicales. Le savoir-faire local est à l’origine d’une production très variée dont témoignent les vitrines du musée: bonbonnes, paniers, cabas, mais aussi fauteuils ou malles de voyage…La projection d’un petit film centré sur les souvenirs de Sylvie Langres, âgée de 80 ans lors du tournage, permet d’évoquer la vie quotidienne des vannières. Un témoignage plein de chaleur et de malice, qui donne aussi à voir l’humanité d’un petit village provençal dont on serait presque nostalgique. Valérie Hérault reprend ensuite la main, au sens propre comme au sens figuré, puisqu’elle s’attelle à la confection d’une corbeille en osier, en direct et sans filet, alternant commentaires techniques et échanges pleins de bonhommie avec son public.

Au terme de cette matinée, il nous reste à regagner le restaurant « Chez Félicien » (Félicien David, musicien, natif de Cadenet) pour un repas bien agréable, dans un décor joyeusement foutraque où les tarifs de boucherie (en Francs) côtoient les collections de petites voitures anciennes et les cocotes-minutes à manomètre.

L’après-midi nous rapproche d’une Histoire plus académique, avec la seconde étape consacrée à Lourmarin, classé comme l’un des Plus Beaux Villages de France. Visite  incontournable du Château reconstruit au XVe sur les ruines d’une forteresse, et qui suit les vicissitudes propres à ces ouvrages, avec agrandissements et reconstructions successifs au gré des acquisitions. Sauvé de la ruine au début des Années 20 par Robert Laurent-Vibert qui entreprend de le faire restaurer, il est actuellement géré par une fondation. On retiendra parmi ses caractéristiques les plus marquantes sa loggia et ses galeries à l’italienne, son grand escalier d’apparat à vis, et ses cheminées curieusement ornées de cariatides à visages d’Amérindiens.

Non loin du château, nos amis Annie et Roger Reynaud nous ouvrent un autre pan de l’histoire du village avec les portes du temple local : Lourmarin a en effet été marqué par une forte présence protestante, née de l’émigration de Vaudois venus des Alpes au début du XVIe siècle. Ces paysans piémontais s’installent alors dans une vingtaine de villages du Luberon, afin de mettre en valeur des terres marécageuses. Ils tirent leur nom de Pierre Valdo qui crée au XIIe siècle un mouvement religieux appelé Les Pauvres de Lyon. En 1532, le mouvement vaudois se rattache officiellement au protestantisme. Dès lors, les Vaudois sont poursuivis pour hérésie et subissent persécutions et massacres.

Outre ce fond de rivalité entre catholiques et protestants, Lourmarin nous livre aussi une autre facette de son histoire avec l’une de ses personnalités au parcours assez original, que nous abordons en fin de journée avec l’intervention de Philippe Girbal. C’est devant la maison natale de Philippe Henri de Girard que son biographe nous présente l’homme auquel il a déjà consacré plusieurs ouvrages. Né en 1775 dans une famille protestante installée de longue date à Lourmarin, ce chercheur et inventeur de génie n’a pas connu la gloire qu’il méritait: ses inventions ont été plagiées à plusieurs reprises, ses associés l’ont grugé et ont vendu aux Anglais sa principale invention, la machine à filer le lin. Ne subsiste aujourd’hui de ce destin exceptionnel qu’une pauvre plaque dans l’arrière-cour d’un restaurant, pour indiquer l’emplacement de sa tombe. Quant au musée qui devait lui être consacré dans la maison familiale, il est fermé depuis des dizaines d’années.


Nous terminons cette journée en compagnie d’Annie et Roger Reynaud, pour une déambulation dans les rues animées de Lourmarin, avec une petite halte devant ce qui fut la forge familiale. On comprend l’émotion de Roger devant cette grille désormais fermée, lui qui succéda à une douzaine de générations de forgerons, sous le nom de « Provençal La Bonne Enclume, Compagnon ferronnier des Devoirs Unis ». Une autre page de l’histoire de Lourmarin se tourne, mais une prochaine sortie nous mènera peut-être sur la piste du compagnonnage en Vaucluse, qui peut savoir…

 

Extraits vidéo de la sortie

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